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Association Française d'Étude des Cultures Populaires

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« BlacKKKlansman », la vengeance noire

, 29 octobre 2018

 

C’est en sortant son film BlacKKKlansman en août 2018 que Spike Lee fait son grand retour tant attendu. Et pour un retour, c’en est un ! Entre hilarité et embarrassement, ce film fait émerger le grand problème de l’Amérique depuis l’élection de Trump : les partis extrémistes.

Synopsis

C’est dans les années 70 que Ron Stallworth devient le premier policier noir local de Colorado Springs. Habitué aux propos racistes de certains de ses collègues, il va réussir à rentrer en contact avec le Ku Klux Klan grâce à une annonce dans le journal. Le leader du groupe local est séduit par autant de haine et souhaite le rencontrer. C’est là qu’intervient Philippe « Flip » Zimmerman, un collègue policier blanc et juif, qui jouera l’infiltré : le Ron Stallworth blanc. Ils vont tenter, à la fois par des rencontres ou par des appels, de déjouer une attaque du Ku Klux Klan. Grâce aux appels téléphoniques, Ron Stallworth (le noir, pour le coup) va réussir à créer un lien avec le « grand sorcier » de ce groupe, David Duke. C’est en recevant des compliments de ce « grand » chef que Ron Stallworth -et Spike Lee- vont se moquer le plus du Ku Klux Klan en général. Malgré quelques moments d’hilarité, ce film peut -et doit- nous mettre mal à l’aise : les propos dits par les membres du Ku Klux Klan créent une atmosphère gênante !

Une comédie marquante

Cette comédie, à la fois hilarante et terrifiante –de par les idéaux suprémacistes–, joue avec le Ku Klux Klan. Elle le balade, le promène, le démantèle pour finir par le décrédibiliser, et nous en sommes absolument ravis. Outre la fiction, cette histoire est inspirée d’une vraie histoire d’infiltration : celle du réel Ron Stallworth, racontée dans son livre « Le Noir qui infiltra le Ku Klux Klan », sortie en 2014.

La colère noire de Spike Lee

En adaptant le récit de Ron Stallworth, Spike Lee fait émerger les problèmes raciaux de la société

américaine depuis l’élection de Donald Trump. Une guerre entre les mouvements suprémacistes et le reste du peuple se dessine de plus en plus en Amérique. Le réalisateur lance une attaque à la politique de Trump en sortant BlacKKKlansman au cinéma un an après l’attaque de Charlottesville en août 2017. Cette attaque violente avait insurgé les Etats Unis contre les mouvements d’extrêmes droites, qui, d’ailleurs, n’avaient pas été condamnés par Trump.

Grâce à un film poignant et surtout à une fin utilisant des images de l’actualité d’aujourd’hui, Spike Lee choque et marque les esprits. Il cherche à soulever un peuple, un continent, un monde contre des idéaux extrémistes et le Président des Etats-Unis, Donald Trump. BlacKKKlansman confirme ce qu’a dit Nelson Mandela : « Personne ne naît en haïssant une autre personne à cause de la couleur de sa peau, ou de ses origines, ou de sa religion. »